Rechercher

Découverte du métier d’analyste CERT à Singapour, avec Vincent Fély

Vincent Fély est analyste CERT pour la filiale singapourienne d’Orange Cyberdefense. Il nous raconte son quotidien dans ce nouveau pays, sa vie d’avant et ses projets d’avenir.

Par où commencer ? Son double-diplôme, ses activités associatives, son ancienne vie de freelance, son parcours en France, à l’étranger ? A 25 ans, Vincent Fély a déjà mené plusieurs vies. C’est à l’université de Limoges, après sa licence d’informatique, qu’il se spécialise dans la cybersécurité. A l’époque, il connaît encore très peu ce domaine mais sa curiosité le pousse à creuser plus loin. Quand certains se contenteraient de quelques lectures, Vincent, lui, ne semble pas faire les choses à moitié. Il s’engage dans un master qui le mènera jusqu’à l’université de Sherbrooke, au Canada, où il intègre une équipe de recherche sur l’utilisation de méthodes formelles pour la génération automatique de tests de vulnérabilité. En plus de son projet de recherche – qui monopolise 80% de son temps – il fait le choix de suivre des modules de management, de gestion de projet et se familiarise aux méthodes agiles. Une orientation qui fait sens : il suffit de parler quelques minutes avec lui pour comprendre que le management et pourquoi pas, l’entrepreneuriat sont des options naturelles de carrière pour le jeune homme.

En parallèle de ses études, Vincent a d’ailleurs été consultant web, en indépendant. « A l’époque j’aidais des petites entreprises à monter leur site web. Si je n’ai pas eu de réelle passion pour cette activité, j’ai aimé être à mon compte », se souvient-il. A la même période, il cofonde l’association Team Cryptis avec plusieurs camarades de promo : « L’idée, c’était de constituer une équipe d’étudiants qui en formeraient d’autres dans le but de participer à des challenges de cybersécurité. Tout est parti de l’European Cyber Week. L’association n’existait pas encore, mes amis et moi nous étions entraînés d’arrache-pied… pour finir avant-derniers. Cette déconvenue a eu du bon : sur le chemin du retour, j’ai écrit un mail à l’université pour constituer un groupe d’entraînement ». Aujourd’hui, Team Cryptis existe toujours. En 2018, l’équipe a fini première du challenge TRACS, organisé conjointement par la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) et ViaRézo.

Un début de carrière sur les chapeaux de roue

A la fin de son stage, s’il souhaite rester chez Orange, les postes à Paris ne l’intéressent pas. Un recruteur d’Orange Cyberdefense lui en propose deux autres : l’un à Montréal, l’autre à Singapour – cité-Etat dont il ne connaît quasiment rien. Sans surprise et sans hésitations, c’est la deuxième option qu’il choisit. Début 2018, il fait donc ses premiers pas en tant qu’analyse CERT (Computer Emergency Response Team) à l’autre bout de la planète. « Le rôle de l’équipe CERT, c’est de traiter en direct les alertes remontées et d’apporter des réponses aux incidents de cybersécurité », explique Vincent.

En tant qu’analyste CERT, Vincent est amené à travailler sur des cas très différents, mais il confie que son portefeuille de clients est essentiellement composé de banques. La réponse aux alertes se fait 24h/24, 7j sur 7. Ainsi, il travaille en collaboration avec les équipes CERT du Canada et de la France. « Quand je commence ma journée, je prends le relai de l’équipe montréalaise. Quand je la termine, je passe la relève à Paris, qui se réveille », sourit-il. Chez Orange Cyberdefense, on appelle cela « travailler en follow the sun », comprenez « en suivant le soleil ».

A côté de cette activité, Vincent travaille au développement d’un projet appelé « Email Protection Button », qui a été présenté au Forum International de la Cybersécurité (FIC), en janvier dernier. Le projet consiste, comme son nom l’indique, à développer un bouton cliquable inséré au sein des boîtes mails des clients. Lorsque le contenu d’un mail, ou sa pièce-jointe, est jugé douteux par un client, ce dernier peut donner l’alerte par un simple clic. Un analyste sera alors chargé d’en analyser le contenu. Afin que les analystes puissent se concentrer sur les alertes les plus critiques, Orange Cyberdefense intègre au projet « Email Protection Button » l’automatisation de leur traitement.

De nouveaux horizons

A Singapour, son équipe se révèle être cosmopolite : « Mes collègues viennent de tout horizon. Dans l’open space, on entend parler hindi, mandarin, anglais, français. », détaille-t-il. La vie à Singapour ? « On y mange très varié. La communauté française est très accessible et surtout il fait beau et chaud toute l’année ». L’univers professionnel ? « A Singapour, l’accent est vraiment mis sur l’innovation. Les start-ups de cybersécurité sont soutenues par l’industrie locale mais aussi le gouvernement. Singapour, c’est un pays très jeune, avec beaucoup de moyens », analyse Vincent.

A côté du travail, Vincent a développé l’une de ses passions : les voyages. En un an, il a visité le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, l’Australie et Hong-Kong. Le mois prochain, il s’envolera pour les Philippines.

Un amour qu’il a délaissé : les jeux vidéo. En 2013, il a fondé EklaGaming.net, une association qui organise des « évènements en ligne et hors-ligne en rapport avec les jeux vidéos (…) ceux qui sont dangereux pour la santé ». A l’université, le succès est là. Les soirées gaming se multiplient. « On a fait concurrence aux soirées d’intégration », plaisante-t-il, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je n’ai plus le temps de jouer, ça me manque terriblement. Mais au final, ce que j’aimais avec EklaGaming, c’était l’organisation des tournois, la gestion du matériel, des équipes, des joueurs ».

Et après ?

Le contrat de Vincent se termine en janvier 2020. C’est un contrat de VIE (volontariat international en entreprise), une procédure très encadrée : les salaires sont indexés sur le coût de la vie du pays d’accueil et les volontaires disposent d’une assurance les couvrant en cas de pépin. « Partir en VIE m’a beaucoup rassuré. Au final, ça n’a pas eu l’effet d’un saut dans le vide. En tant que volontaire, on dispose d’un vrai filet de sécurité », explique-t-il.

Et après… un retour en France ? Un nouveau pays ? A ces questions, Vincent répond « joker » avant de développer : « A vrai dire, je ne sais pas du tout. Ce dont je suis sûr, c’est que je ne veux pas me mettre de barrières. J’aime bien me challenger, apprendre des nouvelles choses et surtout prendre des risques ». Son futur, on l’imagine sans difficulté en mouvement perpétuel, passant d’un pays à un autre, menant plusieurs projets en parallèle, avec l’envie comme moteur et toujours cette simplicité naturelle, presque déconcertante, avec laquelle il enchaîne les succès.

Orange Cyberdefense recrute à l’étranger

Les équipes d’Orange Cyberdefense Montréal et Singapour s’agrandissent. Pour partir en VIE comme Vincent, n’hésitez pas à envoyer vos candidatures à l’adresse suivante : recrutement.ocd@orange.com.