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Quelles différences entre cybersécurité et cyberdéfense ?

Un badge posé sur une table près d'un ordinateur.

Il est essentiel de bien comprendre les nuances qui distinguent la cyberdéfense de la cybersécurité pour aborder les enjeux contemporains de la protection des systèmes d'information. Alors que la cybersécurité se concentre sur la prévention des menaces et la protection des données, la cyberdéfense englobe des stratégies plus larges, incluant la réponse aux incidents et la résilience face aux attaques. Cet article explore ces deux concepts clés et leur complémentarité dans un paysage numérique en constante évolution.

Cybersécurité et Cyberdéfense : deux concepts complémentaires ?

Si le concept de cyberdéfense reste traditionnellement ancré dans le domaine militaire, en se définissant comme la capacité d'un État à défendre dans le cyberespace les systèmes d'information jugés d'importance vitale, l'évolution des menaces informatiques oblige à étendre cette définition au domaine civil.

En effet, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent aujourd'hui protéger leurs systèmes d'information face à des cyberattaques toujours plus nombreuses et sophistiquées. Cela dit, l'approche traditionnelle de la cybersécurité, centrée principalement sur la prévention des risques, ne suffit plus à garantir la protection des ressources matérielles et immatérielles des entreprises.

La question n'est donc plus de savoir si une attaque se produira, mais quand elle aura lieu. Ce nouveau paradigme impose une approche plus proactive, intégrant des stratégies de réponse et de résilience. C'est dans ce contexte que l'on peut véritablement parler de cyberdéfense.

Mais quelle réalité se cache derrière les concepts de cybersécurité et de cyberdéfense ? Quelles sont les différences entre ces deux notions et comment se complètent-elles ? Explication.

Des cybermenaces en constante augmentation

Année après année, les cyberattaques continuent de toucher les entreprises à travers le monde. Selon notre rapport Security Navigator 2025 (1), les PME ont enregistré une hausse annuelle de 53 %des incidents de cyber-extorsion (Cy-X).

Le phishing reste l'une des méthodes les plus répandues, avec 76 % des organisations ayant signalé des tentatives d'attaques par email frauduleux, selon le rapport State of the Phish 2024 de Proofpoint (2).

Parallèlement, les attaques par compromission de courriers électroniques d'entreprise (« Business Email Compromise »  ou « BEC ») se multiplient. Avec ce type de fraude, des cybercriminels se font passer pour des dirigeants ou cadres afin de tromper des employés ou partenaires et les inciter à transférer des fonds ou à divulguer des informations sensibles. Selon Proofpoint, 66 millions de tentatives sont détectées et bloquées chaque mois.

Derrière cette tendance se trouvent des groupes de cybercriminels organisés et disposant d'une force de nuisance toujours plus importante : demandes de rançon par le biais de rançongiciels ou de ransomwares, vol de données, arnaques au président... La cybercriminalité impose aux entreprises de protéger efficacement leurs systèmes d'information contre les risques de compromission.

La cybersécurité : la prévention comme bouclier

Adopter une approche proactive, en mettant en place tous les moyens nécessaires, permet de limiter les risques avant que les cyberattaques ne surviennent. L’accent est mis sur la suppression proactive des vulnérabilités avant qu’elles ne puissent être exploitées.

Formation et sensibilisation des collaborateurs

L’email de phishing reste une porte d'entrée privilégiée pour les cybercriminels. En formant vos collaborateurs sur les risques d'hameçonnage et les méthodes couramment utilisées pour ces attaques, votre entreprise peut réduire la probabilité de ces incidents. Pour renforcer cette préparation, il est aujourd’hui recommandé d’intégrer des éléments de gamification au travers d’ateliers de formation, des webinaires sur la sécurité, voire de mener des campagnes fictives de phishing en internes. Ces initiatives aident à créer un environnement de travail alerte et vigilant, où les risques de cybersécurité sont mieux appréhendés.

Contrôler l'accès aux données

Contrôler qui peut accéder à quoi et quand est une autre mesure préventive fondamentale. L'approche de sécurité « Zero Trust » consiste à n'accorder aucune confiance par défaut aux équipements et ressources internes ou externes du réseau de l'entreprise. Cette méthode nécessite une vérification systématique de tous les utilisateurs et dispositifs tentant d'accéder aux ressources du réseau. L'« Identity Access Management » (« IAM ») et le « Privileged Access Management » (« PAM ») sont des systèmes qui aident à gérer l'accès aux informations et aux ressources informatiques. En complément, l'authentification multi-facteur (« MFA ») ajoute une couche de sécurité, en exigeant plusieurs preuves d'identité avant de permettre l'accès.

Adopter une stratégie de protection multicouche

L'application de plusieurs couches de sécurité dans le système d'information de l'entreprise permet de renforcer la protection contre diverses menaces.

L'utilisation de firewalls en bordure de réseau ainsi qu'au cœur du réseau permet de bloquer les intrusions et tentatives de compromission. La mise en place d'un réseau segmenté et sécurisé grâce à l'utilisation de « VLAN » (« Virtual LAN ») améliore également l'isolation des différentes parties du réseau, limitant ainsi les mouvements latéraux.

Pour contrer les attaques par déni de service distribué (« DDoS »), les entreprises peuvent mettre en place des « Web Application Firewalls » (« WAF »). Ces dispositifs permettent de bloquer les tentatives visant à surcharger les ressources des serveurs et à les rendre indisponibles.

De plus, le filtrage des accès à Internet, à l'aide de listes noires d'URLs à risque, diminue les risques d'accès à des sites malveillants, réduisant ainsi la surface d'attaque exploitable par les cybercriminels.

La cybersécurité s'apparente à une approche préventive nécessaire, mais insuffisante. C'est dans cette optique que les entreprises doivent s’adapter et adopter une posture de cyberdéfense.

La cyberdéfense ou comment réagir face aux assauts des cybercriminels

Si dans le triptyque « prévention, détection, remédiation », la prévention relève de la cybersécurité, les étapes de détection et de remédiation sont, quant à elles, associées à la cyberdéfense.

Des étapes clés qui demandent aux entreprises de mettre en œuvre des capacités de détection, d’analyse et de réponse aux incidents, mais également de remédiation pour pouvoir continuer à fonctionner et se relever à la suite d’une compromission.

Identifier les cybermenaces et cyberattaques

Un pilier de la cyberdéfense réside dans la capacité d'identifier activement les menaces potentielles. Cela passe par la mise en place d'audits réguliers, des analyses de risques et des tests d'intrusion pour découvrir et rectifier les vulnérabilités avant qu'elles ne soient exploitées. À titre d'exemple, le référentiel MITRE ATT&CK (3) offre une base de connaissances exhaustive, documentant les techniques, tactiques et procédures (TTP) utilisées par les cyberattaquants. C’est sur cette base que les analystes SOC (« Security Operations Center » ou « Centre opérationnel de sécurité ») peuvent mieux appréhender et anticiper les actions des assaillants.

Détecter les tentatives d'intrusion

Lorsqu'il s'agit de surveiller et de détecter les menaces, les outils de détection et réponse aux endpoints (« EDR ») offrent des capacités de détection et de remédiation semi-automatisées. Pour rappel, un EDR a pour fonction d’analyser et de surveiller les événements se produisant sur une machine dans le but d’identifier des comportements anormaux ou à risque, qu’ils proviennent d’un processus, d’un programme ou de l’utilisateur lui-même.

Pour une protection plus globale, notamment parce que toutes les entreprises ne possèdent pas nécessairement les compétences internes pour gérer efficacement les incidents de cybersécurité, elles peuvent opter pour un Centre opérationnel de sécurité (« SOC » en Anglais pour « Security Operations Center ») externalisé. 

Il s'agit d'une équipe de cybersécurité dédiée à la surveillance, à l'analyse et à la réponse aux incidents de sécurité sur l’ensemble de l’infrastructure de l’entreprise. Les SOCs utilisent différents outils pour surveiller le système d’information, incluant les EDR, le « NDR » (« Network detection and response ») pour analyser les flux en cœur de réseaux, mais également des solutions étendues de détection et réponse (« XDR », « Extended Detection and Response ») et des systèmes de gestion des informations et des événements de sécurité (« SIEM »). 

C'est ce que propose Orange Cyberdefense avec sa gamme de services SOC, incluant les offres SOC, CyberSOC et Micro-SOC. Ces services permettent aux entreprises de bénéficier d'une surveillance et d'une gestion des menaces adaptées à leurs besoins.

Réagir en cas d'incident de cybersécurité

Même avec des mesures préventives rigoureuses, les intrusions peuvent se produire. 

La première action est d'isoler immédiatement les systèmes compromis pour contenir l'attaque et empêcher sa propagation au reste du réseau. Ensuite, des outils de détection et de réponse (EDR) peuvent être utilisés pour éliminer la menace active, en bloquant les processus malveillants.

Une fois la menace neutralisée, les systèmes peuvent être restaurés à partir de sauvegardes saines, en s'assurant qu'elles n'ont pas été corrompues. Lorsque la situation est stabilisée, une analyse forensique doit être menée pour comprendre l'origine de la cyberattaque, identifier les failles exploitées et évaluer les dommages subis.

Il est ensuite nécessaire d'appliquer des correctifs et des configurations de sécurité pour combler les vulnérabilités exploitées lors de l'attaque.

En parallèle, les entreprises doivent mettre en place des plans de continuité d'activité (PCA) qui précisent comment maintenir les opérations, y compris en mode dégradé et comment protéger les actifs numériques de l'entreprise. En complément, un plan de reprise d'activité (PRA) fournit également un protocole d'urgence pour rétablir les fonctions critiques après un arrêt. Un moyen d'y parvenir est d'effectuer des sauvegardes régulières des données, et les stocker dans des environnements sécurisés.

Cybersécurité et cyberdéfense : deux piliers pour lutter contre les cyberattaques

En définitive, la cybersécurité et la cyberdéfense forment deux piliers interdépendants dans la lutte contre les cybermenaces.

La cybersécurité vise à prévenir et à minimiser les vulnérabilités par une protection renforcée des systèmes, tandis que la cyberdéfense se focalise sur la réaction face aux intrusions et incidents, en assurant une surveillance active et une gestion rapide des crises.

L’articulation de ces deux approches permet d’offrir une couverture globale et résiliente face aux risques numériques.

Pour en savoir plus sur l'état de la cybermenace, vous pouvez consulter l'édition 2025 de notre rapport Security Navigator en cliquant sur le lien ci-dessous. 

Sources et notes

(1) Découvrez notre rapport Security Navigator 2025
(2) 2024 State of the Phish Report: Phishing Statistics & Trends | Proofpoint
(3) MITRE ATT&CK est une base de données mondiale sur les menaces, consacrée aux technologies et aux tactiques utilisées par les groupes de pirates informatiques : MITRE ATT&CK®

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